Chapitre 2
Darnassus , dans le passé…La paume d’une main musclée caressa la peau blanche et velouté d’un dos étalé nu sur les draps en soie. Les doigts descendirent d’un geste lent et tendre jusqu’aux creux des reins. Myriël soupira. Halmonïr la regarda ouvrir ses yeux de biche, se pencha et embrassa sa nuque délicate.
« Quelle heure est-il ? » demanda-t-elle d’une voix encore ensommeillée.
Il ne répondit pas, il continuait, sourire aux lèvres à admirer cette femme qu’il aimait temps.
Myriël se retourna et posa ses bras autour du cou d’Halmonïr.
« Qu’est-ce-que tu fais ? » chuchota la jeune femme.
Le guerrier hésita, se ravisa et embrassa Myriël passionnément. Les deux corps se rapprochèrent, s’entrelaçant dans un mouvement sensuel.
Soudain, une voix tonitruante résonna depuis le bas de l’escalier :
« Myriël ? »
La jeune femme sursauta.
« Mon père ! » murmura-t-elle en panique.
Halmonïr souri en voyant le visage décomposé de sa chère et tendre.
Des pas lourds firent grincer les marches en bois.
« MYRIËL ! » Ordonna la voix du père
Le guerrier voulu l’embrasser mais le jeune elfe repoussa d’un geste brusque. Il alla dégringoler en bas du lit avec un bruit de tonneau renversé. Elle leva les yeux au ciel en grimaçant.
« Myriël ? Qu’est-ce-qui ce passe là-dedans ? » Demanda inquiète la voix du paternel.
« Rien père…je…*montre la fenêtre du doigt à Halmonïr*… euh…je fais des exercices d’assouplissements » bafouilla Myriël.
Le guerrier pouffa de rire à la réponse de la jeune femme. Myriël montra les dents et lui indiqua la fenêtre d’un geste brusque. Elle attrapa sa robe à terre pendant qu’Halmonïr se relevait et continuait de reluquer du coin de l’œil, le corps dénudé de la jeune femme.
« Je peux entrer ? » demanda le père.
« Un… un instant père ! J’arrive ! » Dit Myriël tout en repoussant le guerrier vers la fenêtre.
Halmonïr y mettait toute sa mauvaise volonté, revenant d’un petit pas alerte vers la chaise pour attraper son épée restée accrochée, puis se mettant à quatre pattes pour retrouver un brassard tombé sous le lit. Myriël s’énervait en lui faisant des petits gestes rapides de la main, come si elle chassait une mouche de sa chambre. Il enjamba enfin la fenêtre, son énorme tatouage sur son torse luisant dans les rayons matinaux. La jeune femme ne cessait jamais d’admirer ce magnifique dragon de bronze exécuté de main de maitre, mais là, le temps pressait…
« Un petit bisou quand même ? » murmura-t-il d’un air malicieux
« Mais qu’est-ce-que tu fais Myriël ? » dit la voix du père d’un ton irrité derrière la porte.
« Roooo… tu vas me faire avoir des problèmes.. allllezzz ! » grogna gentiment Myriël en appuyant sur les épaules de son amoureux pour qu’il descende plus vite, mais le guerrier, aussi baraqué qu’une armoire tauren ne bougeait pas d’un pouce.
« Un dernier baiser mon cœur… » Susurra Halmonïr, sourire aux lèvres en attrapant doucement les hanches de sa bien aimée.
« Bon, ça suffit Myriël ! J’entre ! » tonna la voix du père.
La poignée de la porte commença à tourner. Myriël en panique, sauta au cou de son guerrier, l’embrassant passionnément.
Halmonïr se laissa tomber dans les fougères au moment même où la porte s’ouvrit à la volée, laissant entrer un elfe majestueux aux longs cheveux blancs, vêtue d’une côte de maille et d’une gigantesque épée en argent massif.
L’Elfe jette un regard soupçonneux dans la pièce : Myriël était dos à la fenêtre, contemplative apparemment devant son plafond, la robe à l’envers, les cheveux emmêlés, le bazar dans la chambre fit grimacer le père.
« Tu me rangeras ta chambre et… prépares-toi pour les remises de décorations » Dit-il de sa voix grave.
Myriël se trémoussa et fît de grands yeux :
« Oh oui !... Biensûr les décorations ! oui, oui… »
Le père fronça les sourcils puis sans un mot se dirigea d’un pas imposant vers l’escalier. Myriël s’appuya sur le rebord de la fenêtre et poussa un gros soupir, mais son père s’arrêta de marcher et sans se retourner parla d’une voix forte et posée.
« La prochaine fois Halmonïr, vous passerez par la porte pour venir voir ma fille et je veux vous voir dans cinq minutes devant le temple en tenu d’apparat »
« A vos ordres Colonel ! » cria le guerrier du fin fond des fougères.
Myriël devint aussi rouge que les fesses d’un Troll des cavernes.